Richard Devos, enseignant et directeur délégué en lycée professionnel : « J’ai la satisfaction de voir les jeunes évoluer »

« Susciter des vocations chez les jeunes, c’est très gratifiant pour moi. Un élève de quatrième m’a récemment dit : « Vous m’avez ouvert les yeux. Je veux devenir cuisinier. » Ça signifie qu’il a un projet d’avenir. C’est génial !», s’enthousiasme Richard Devos, 48 ans, nouvelle recrue du lycée professionnel hôtelier Daniel-Brottier d’Apprentis d’Auteuil à Bouguenais, où il assume les tâches d’enseignant et de directeur délégué à la formation technique professionnelle (DDFTP). « Ce jeune voudrait entamer un CAP dans notre lycée après sa troisième », ajoute cet as des fourneaux.

Originaire de Mayenne, Richard Devos a accompli l’essentiel de sa carrière comme chef de cuisine et directeur de la restauration dans les hôtels Mercure du groupe Accor en France. L’enseignement ? Il le voit comme une suite logique dans son parcours. « J’ai toujours adoré travailler avec les apprentis et les former. Pour moi, c’était un grand bonheur quand ils parvenaient à réussir leurs examens. » Il se souvient en particulier d’un apprenti à La Rochelle : « Il venait d’un milieu très défavorisé, ne savait ni écrire, ni lire, ni compter. Sa mère l’avait mis à la porte. Je lui donnais bénévolement des cours de maths et de français. J’ai eu une telle joie qu’il obtienne son CAP de cuisinier, puis qu’il me tienne au courant de son parcours. Je n’ai jamais reçu autant de remerciements… C’est une grande satisfaction d’avoir un jeune qui réussit. C’est ce que je retrouve aujourd’hui au lycée Daniel-Brottier où j’exerce à mi-temps en tant qu’enseignant. »

Favoriser l'insertion des jeunes

Embauché également en tant que directeur délégué à la formation technique professionnelle, Richard Devos chapeaute l’équipe d’une dizaine d’enseignants en cuisine et en restaurant, noue des liens avec des hôtels et des restaurants de la région pour favoriser l’insertion des élèves en apprentissage, stage ou contrat... Il assure aussi la gestion des moyens humains et matériels : sorties et déplacements avec les élèves, commandes de produits pour la cuisine, contrôle qualité, gestion des stocks, etc. Professionnel aguerri, Richard Devos mène de front sa double mission et notamment la gestion d’équipes, grâce à une expérience acquise dans le secteur privé qu’il déploie à la fondation. « J’ai toujours eu un management proche et humain, explique-t-il, une approche qui ne collait plus forcément avec le secteur hôtelier où j’ai fait l’essentiel de ma carrière. Le rendement y était devenu la priorité. Ici, l’équipe est super. Elle est très professionnelle et très proche des élèves. »

La fondation, une belle rencontre

Ce n’est pas un hasard si le chemin de Richard Devos a croisé celui de la fondation. Depuis une dizaine d’années, celui-ci était convié à participer au jury d’examen de fin d’année du lycée. « J’ai noué des liens avec les enseignants. Par ailleurs, à l’hôtel dans lequel je travaillais près de Nantes, je recevais des élèves du lycée dans le cadre de leur stage » Une opportunité d’intégrer la fondation se présente à lui. « Je n’avais aucun doute. Je voulais travailler dans un établissement de la fondation, à taille humaine, et pas dans un énorme lycée hôtelier. Ici, il y a une centaine d’élèves. »

Voir les jeunes évoluer

Les qualités requises pour son métier ? « Être à l’écoute et humain. Il est également nécessaire de faire preuve de bienveillance, de patience et d’avoir du cœur. Avec le temps, l’aide de mes collègues et l’appui du directeur d’établissement, je vais apprendre mon métier d’enseignant au fur et à mesure. Je ressens une bienveillance et un droit à l’erreur que je n’ai jamais connus dans mon parcours professionnel. »
Pour se ressourcer, Richard Devos s’adonne à sa passion des belles cylindrées. « Je me rends à des salons de voitures anciennes. J’adore conduire. Ça me vide la tête », confie-t-il. Ses projets d’avenir ? Il les voit à la fondation, avec l’envie de passer le concours pour devenir enseignant titulaire. Mais pour l’heure, en tant qu’enseignant et directeur délégué à mi-temps, il s’avoue être un homme comblé. « Chaque matin, en venant au travail, j’ai la satisfaction de voir les jeunes évoluer et l’espoir de les voir réussir leurs examens », conclut-il.